Le Carnet de Pierre Thibault, 20 ans de collaboration avec les Jardins de Métis

19 octobre 2021
Photos et texte par Nancy Guignard

Les Jardins de Métis sont un lieu magique qui attire d’abord l’attention par son riche passé et son Histoire fascinante, mais aussi pour son avant-gardisme et son ouverture.

Les Jardins de Métis sont un lieu magique qui attire d’abord l’attention par son riche passé et son Histoire fascinante, mais aussi pour son avant-gardisme et son ouverture. Cette dualité, elle se sent dès notre première visite; le parcours propose une visite qui débute par les jardins historiques en passant par la villa Estevan, classée bâtiment patrimonial, pour doucement se transformer en univers fantastique, où se trouvent parcours d’art et jardins contemporains.

Vous l’aurez deviné, c’est un lieu aux milles possibilités qui marque l’imaginaire. C’est probablement l’une des raisons qui fait des Jardins de Métis un lieu aussi attractif pour les artistes et créatifs du monde entier. 

Tel un champ magnétique, ils ont tendance à les attirer pour longtemps. C’est le cas de l’architecte Pierre Thibault qui collabore avec les Jardins de Métis depuis maintenant 20 ans. 

Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il nourrit une histoire avec les Jardins de Métis depuis l’enfance. 

Son attachement au territoire est doublé par un attachement familial. Son grand-père est natif du village voisin, Baie-des-Sables. Enfant, il passait une partie de ses étés dans la région, qu’il voyait déjà comme un grand terrain de jeu.

« J’ai parfois l’impression que je suis encore un petit garçon quand je viens aux Jardins de Métis. »

« Quand on est enfant, il y a des odeurs, des images, qui s’inscrivent durablement dans la mémoire. Donc quand je viens ici c’est comme si ces éléments là se superposent et me rappellent le bonheur de mon enfance. »

TERRITOIRE

Nul besoin de le prouver, la compréhension et la mise en valeur du territoire sont au premier plan dans la vie et le travail de Pierre. 

« J’avais 5 ans et je savais déjà que je voulais être architecte. Déjà j’avais ce désir de m’amuser avec le territoire (bouts de bois, assemblage de pierres, etc.), cette créativité je continue de l’exprimer au quotidien. »

Selon lui, les changements liés à notre territoire et à notre nordicité alimentent notre créativité. Le fait d’être constamment devant un environnement changeant demande un effort d’adaptation qui suscite la créativité.

La saisonnalité change notre perception du temps et de l’espace; les journées d’été sont infinies, tandis que l’hiver on rentre plus rapidement à la maison. Elle nous oblige à changer de rythme et c’est souvent de cette façon que naissent les idées. Nous avons un amalgame beaucoup plus vaste que quelqu’un qui vit dans un territoire qui reste inchangé à l’année. 

Le fleuve Saint-Laurent joue aussi un rôle important au Québec et plus on le côtoie, plus on réalise la richesse dont il recèle. Il est en mouvement, en constant changement à chaque journée, chaque heure, chaque minute. À Métis, on se réveille chaque matin en se demandant ce que la nature nous réserve comme surprise. C’est très nourrissant d’avoir tout ce changement là autour de soi. 

« L’environnement au quotidien nous transforme. Je ne suis pas la même personne quand je suis ici à Métis, ou à Montréal, ou partout ailleurs. »

La collaboration de Pierre Thibault va bien au-delà des Jardins de Métis dans la région du Bas Saint-Laurent; Parc de la rivière Mitis, littoral et tout récemment le projet de la nouvelle Distillerie St-Laurent. 

Il faut dire qu’un territoire avec une diversité comme la nôtre (Fleuve, montagnes, rivières, jardins, ruisseaux…) offre un nombre infinis de possibilités. 

« Plus on réalise des projets, plus on comprend l’importance d’où se situe le projet, pas juste sur le terrain qui lui est dédié mais dans quel grand paysage il s’inscrit.  L’intégration est plus pertinente quand on va au-delà des limites. »

On ne réalise pas la diversité que peut nous offrir la nature lorsque nous sommes dans des environnements urbains plus contrôlés. C’est pourquoi Pierre aime bien sortir des sentiers battus avec son équipe, faire des escapades, des voyages et réaliser des installations éphémères. 

« La même installation a une signification tout autre l’hiver que l’été. Notre perception change en fonction de l’environnement. Un lac d’un kilomètre l’hiver à – 30 degrés ça semble infini et le traverser est un réel défi, tandis que l’été ça semble anodin et agréable. »

La pratique des installations éphémères est courante et essentielle pour l’Atelier Pierre Thibault afin de bien faire comprendre et assimiler cette idée.

FESTIVAL INTERNATIONAL DE JARDINS

Depuis sa création en 2000, plus d’un million de visiteurs ont été touchés et inspirés par près de 200 projets innovateurs. Servant de canevas de création où tout est possible, le Festival international de jardins a inspiré bon nombre d’architectes et architectes paysagistes à développer de nouvelles façons de percevoir et de concevoir l’espace public.

Les jardins historiques on les connaît et on les apprécie, mais la création contemporaine à travers un festival de jardins, c’est encore très méconnu.

Avec les Jardins de Métis, ce qui est intéressant et unique, c’est que nous attirons un public qui ne serait pas nécessairement au rendez-vous pour un festival de jardins contemporains. Ici, la création contemporaine vient à eux et ils sont disposés à être étonnés. La transition se fait naturellement et tout en douceur. 

« Je pense qu’on a besoin comme société de voir cette diversité là. Comment des créateurs de différents pays entrevoient ou imaginent des interventions sur un territoire comme celui du Festival international de jardins. »

C’est en 2000 que l’on à demandé à Pierre de réaliser un premier jardin contemporain pour l’édition 2001 du Festival international de jardins.  

« À ma première visite marquante aux Jardins de Métis, j’avais sûrement 7-8 ans, ce qui m’a fasciné c’était la profusion des fleurs. Plus tard, c’était la diversité des paysages. C’est d’ailleurs ce qui a nourri mon premier jardin contemporain Territoire. »

JARDIN TERRITOIRE, 2001

Le littoral métissien, son histoire biologique et géologique, recomposés : dans un environnement couvert de hautes plantes cultivées, l’architecte Pierre Thibault dispose des découpes de territoire taillées dans leur milieu naturel, vivant ou fossile. Ainsi, autour d’une empreinte du fleuve-mer primordial se côtoient sans se fondre les formes, les couleurs, les textures et les odeurs des matières végétales et minérales du marais salé, de la batture, du rivage micmac englouti, du sillon de blé cultivé et de la forêt vierge. Ce poème jardinier s’inscrit pleinement dans la pratique de l’équipe de Pierre Thibault, acclamée pour la sensibilité au territoire québécois de ses architectures et installations.

LES JARDINS MOBILES, 2003

L’architecte Pierre Thibault invente pour New Richmond un système modulaire de mise en tension art-environnement : entre ville, mer et montagne s’installent des jardins roulants, flottants, lumineux, perchés… Le projet Le projet de Pierre Thibault pour New-Richmond porte en épigraphe une citation d’un autre artiste explorateur du territoire québécois, René Derouin : « L’art est un engagement global qui intègre l’environnement, le social, la culture et le politique. Une fois partagé avec le public, il s’inscrit dans notre mémoire collective. » Et c’est bien la force de l’architecte que d’avoir su articuler Les jardins mobiles avec les dimensions environnementale, sociale et politique du splendide parc de la pointe Taylor.

La création de ce parc sur la baie des Chaleurs résulte en effet d’un partenariat entre la Ville de New-Richmond et une entreprise papetière et le parc fait aujourd’hui cohabiter activités sociales et valorisation écologique. Un territoire, une histoire et des réalités contemporaines auxquelles Pierre Thibault s’arrime habilement en proposant un cadre évolutif d’expression des sensibilités au paysage, et en particulier des composantes de la conscience collective qui a permis au parc de la pointe Taylor de naître et de se développer harmonieusement. Il s’agit d’un plan pour trois ans qui se développera de 2004 à 2006. Le concepteur ouvrira la voie en mettant en place une structure d’élaboration de jardins in situ et en y produisant une première série d’œuvres qui iront se promener sur le site. Puis, d’autres créateurs reconnus, des groupes scolaires et des associations culturelles seront invités à s’exprimer avec le médium jardinier mis au point par Pierre Thibault. Et chaque année, le public choisira de rendre permanents certains des jardins, dans un emplacement précis. Pour donner force poétique et cohérence plastique à un dispositif participatif, approprié et évolutif, le concepteur a imaginé un canevas d’intervention artistique qui prescrit des formats rigoureux, l’utilisation systématique d’éléments locaux et des modes bien définis d’insertion contrastant dans le paysage. La famille comprendra des jardins roulants, flottants, lumineux et perchés dont les caractéristiques imposées sont conçues pour qu’ils dialoguent avec les éléments dominants de l’environnement.

Ainsi, parmi les jardins mobiles que Pierre Thibault lancera dans un premier temps figureront : des signaux lumineux dans la forêt, sur la plage ou sur l’eau qui présenteront sous cloche, comme des œuvres d’art, des plantes indigènes ou une collection d’objets déposés par la mer; des jardins roulants qui mettront en mouvement les éléments déterminants de l’environnement; et enfin, des jardins flottants et des jardins perchés qui mettront en valeur différentes composantes du paysage de la pointe Taylor.

JARDINS M, 2013 (Jardin M, Métis-sur-Montréal au Château Ramezay et à partir de 2014 au Festival international de jardins), par Pierre Thibault, Thomas Borne, Claudia Campeau, Samuel Cocriamont, Thibault Gervasoni, Jérôme Lapierre

Jardins M capture l’essence d’univers naturels marquants et les intègre à un environnement familier, appropriable : celui de l’habitat construit. Il en résulte une séquence d’expériences variées et contrastantes, vécues en intimité, tels que peuvent le faire à leur manière les vastes étendues de blé et les forêts denses et compactes. Les cinq formes architecturales de Jardins M prennent place dans l’espace : elles évoquent une communauté. Chacune constitue un abri unique pour un jardin précieux; cinq espaces qui sont autant de lieux de contemplation, de détente et de découverte. Marchez sur la grève dans la Maison roche. Glissez-vous entre les troncs et effleurez l’écorce des arbres de la Maison forêt. Venez et revenez, tout au long de l’été, contempler l’évolution des pousses de blé de la Maison champs. Assoyez-vous quelques instants dans la Maison repos. Ébahissez-vous devant la richesse des fleurs de la Maison abri, qui protège cette nature magnifique et fragile.   Collaborateurs Gérald Laforest Pete & Vegas.

Années d’expositions: 2014, 2015, 2016, 2017, 2018

LES CHAMBRES BLANCHES, 2015

Allant de la plus simple installation dans le paysage à des performances artistiques multidisciplinaires, les recherches sur l’architecture éphémère de l’Atelier Pierre Thibault enrichissent considérablement sa pratique. Dans la poursuite de ce processus, les Chambres blanches est un projet exploratoire qui porte un regard nouveau sur le travail de l’Atelier, cherchant à créer un échange entre les installations, aux formes simples et blanches, et le paysage naturel; une puissance complexe en constante évolution.

Le premier volet de l’exposition invite le visiteur à plonger dans l’univers créatif de l’Atelier. On peut y voir une série de maquettes présentant des projets en cours, à l’étape conceptuelle, qui mettent en évidence les idées au cœur des réflexions de l’Atelier. À partir de ces mêmes idées, des itérations spatiales sont développées afin d’exprimer l’étendue de leur potentiel architectural. Certaines de ces maquettes viendront constituer une banque de concepts, qui pourront guider les projets futurs, alors que d’autres seront matérialisées par des installations. 

Le second volet de l’exposition est constitué d’une série d’installations réalisées à la pointe de la rivière Mitis. Inspirées des itérations produites en maquette, elles permettent aux visiteurs de vivre, à un tout autre niveau, des espaces qu’ils ont vus précédemment en maquette. Cette fois, les installations s’ancrent dans le paysage de la pointe, et l’évolution temporelle entraîne de nouvelles perceptions pour le visiteur. Ce dernier fait l’expérience d’une interaction intime avec la nature; une caractéristique singulière de l’architecture de l’Atelier Pierre Thibault.

PROJETS COUPS DE COEUR 

Parmi les projets coups de coeur de Pierre au Festival international de jardins se trouvent Courtesy of Nature (Anouk Vogel and Johan Selbing, 2013) et un petit nouveau de cette année Open Space, réalisé par l’équipe legaga (Francis Gaignard, Sandrine Gaulin et Gabriel Lemelin).

Open Space, legaga

Open Space est un lieu ouvert – de manières figurée et littérale. Les murs d’une maison archétypale tombent pour dégager un plan libre aux possibilités infinies. D’un coup de baguette magique, les éléments domestiques côtoyés au quotidien – portes, escaliers, fenêtres et murs – se dotent de nouvelles significations : on marche sur les murs, on laisse pendre ses pieds dans la porte, on jase autour de l’escalier, on s’assoit sur la cheminée. La maison, présentement symbole de confinement, redevient un lieu amusant, sécuritaire et familier où il fait bon rêver. Avec un peu d’imagination, la magie est partout.

Le respect de la thématique « La Magie est dehors » ne pourrait être plus approprié. On fait tomber les murs de la maison pour être dehors, ce qui est habituellement relevé est couché et nous ouvre une nouvelle perception sur la possibilité qu’offre le sol et l’instabilité. 

« Ça condense un beau message, on veut avoir ce contact privilégié avec l’extérieur dans nos projets d’architecture. »

D’ailleurs, le collectif legaga est composé d’anciens étudiants de Pierre, dont deux d’entre eux collaborent avec son atelier.

« L’un des bonheurs pour moi d’être professeur est de voir évoluer les talents, de sentir qu’avec le temps, les étudiants peuvent exprimer ce qui les anime. Ça me touche profondément. »

Courtesy of Nature, Anouk Vogel and Johan Selbing, 2013

Cette Courtoisie de la nature est une installation contextuelle qui invite le visiteur à réfléchir sur notre rapport à la nature. La nature est-elle quelque chose à chérir? À protéger? À apprivoiser? À exploiter? Et si, au lieu de concevoir un contenu nous nous concentrions exclusivement sur la conception d’un contenant? Au lieu de créer un nouvel objet qui serait placé en exposition, l’espace d’exposition a été conçu autour d’éléments existants. Est-ce qu’en projetant une nouvelle lumière sur ce qui appartient à l’environnement, rend extraordinaire ce qui en apparence semble banal? Le musée est, après tout, un lieu conçu pour voir. Le contexte local du jardin n’est pas modifié, mais une partie de celui-ci est momentanément isolée afin de créer un îlot végétal intérieur évoquant une œuvre d’art. En entrant dans ce volume, vous devriez logiquement vous attendre à vous retrouver à l’intérieur. Mais ce qui est surprenant, c’est que l’intérieur s’avère illustrer une partie de l’environnement extérieur. Cet espace paisible fait allusion à une salle de musée où le paysage est devenu intérieur et sa dimension apprivoisée par des moyens architecturaux.

Pour Pierre, il s’agit d’un des projets marquants du Festival international de jardins de par sa simplicité et sa force. Une autre preuve que le contraste permet de voir chacune des entités avec plus d’acuité et de révéler des choses. 

« Chaque fois que j’entre dans cette installation, j’ai une émotion; l’impression d’entrer dans un univers qui met en lumière la nature et sa beauté, mais aussi la simplicité de l’enveloppe qui vient nous le présenter. »

LA VÉRANDA

L’Atelier Pierre Thibault a été invité à concevoir un espace scénique, en l’occurrence La Véranda, pour la présentation de la série « Carte blanche à… ». Situé au cœur des Jardins de Métis, l’espace a accueilli plusieurs artistes dont Marie-Thérèse Fortin, Christine Beaulieu, Émile Proulx-Cloutier, Danièle Desnoyers et le Carré des Lombes et plus encore. Tout porte à croire que cette installation qui se voulait éphémère perdure dans le temps et devienne un lieu incontournable pour les prestations aux mille et une possibilités, dans un cadre tout à fait intime et enchanteur. 

La Véranda a d’ailleurs fait l’objet d’une rencontre d’équipe pour l’Atelier Pierre Thibault dans le but d’explorer les nombreux atouts qu’offre cet espace.

RÉSIDENCE DES STAGIAIRES

La Résidence des Stagiaires, une œuvre de l’Atelier Pierre Thibault (Émilie Gagné-Loranger), se dépose tout doucement dans le paysage de Grand-Métis.  

Située aux confins des jardins, la maison au style épuré offre confort, nature et sobriété de style nordique. 

Constituée de deux volumes rectangulaires de cèdre, la maison a été bâtie en contrebas d’un terrain en pente de façon à «limiter l’impact visuel de la route 132».

La structure, les murs, les planchers et les mobilier en

bois se marient pour former une paire de volumes à toit

archétypal conçue afin d’offrir un lieu d’hébergement

rassembleur pour les stagiaires des Jardins de Métis.

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La composition des grandes ouvertures permet

quant à elle de contempler le paysage en des points

de vue privilégiés tout en conservant l’intimité de ses

occupants. Modeste et sensible, la résidence exploite

ainsi le meilleur de tous les éléments qui la composent.

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Conçue pour accueillir plusieurs personnes

simultanément, elle se compose de deux volumes à

toiture à double-pente glissant l’un sur l’autre.

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Alors qu’à l’intérieur ces deux ailes divisent les espaces

de vie communs des aires intimes, une terrasse profite

de l’espace extérieur résultant de la translation. Les

visiteurs peuvent ainsi apprécier le cadre naturel

exceptionnel en toute quiétude.

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La structure, laissée apparente dans l’ensemble de la

résidence, sculpte les ombres et la lumière tout en

générant une ambiance chaleureuse.

La mezzanine qui surplombe le salon a été conçue comme un «cocon» où les occupants peuvent s’isoler du groupe et jouir d’une ambiance différente.

« La Résidence des Stagiaires est un espace parfait pour concevoir des projets. »

On ne peut parler de la Résidence des Stagiaires sans mettre en lumière le talent de Gervais Pineau, ébéniste passionné et entrepreneur général sur ce projet. 

C’est dans son atelier de la petite municipalité de Saint-Léandre-de-Matane que Gervais réalise la plupart de ces projets et des meubles qu’il conçoit avec une précision déconcertante. 

Ce dernier ne pensait jamais reprendre un jour l’atelier de son père, d’assimiler et de perpétuer son savoir-faire, mais la vie nous réserve parfois de drôles de tours. 

Fruit du travail d’un hiver complet, son équipe et lui ont préfabriqué les panneaux en pins des murs et du toit, prémonté les cadres rigides de la structure d’épinette pour finalement les transporter et les assembler sur le chantier. 

La valorisation du bois est d’ailleurs très ancrée et importante dans les projets d’Alexander Reford. 

GRAND HALL

Le Grand Hall sera un lieu collaboratif dédié aux événements, ateliers, conférences, espaces de création et de travail. Dans l’arrière-cour des Jardins de Métis, un atelier construit dans les années 70 sera entièrement transformé. Dans l’esprit de développement durable et pour minimiser l’empreinte écologique, le Grand Hall prendra forme dans la structure de l’édifice existant.  

Ce nouvel espace est signé par une équipe pluridisciplinaire composée de l’Atelier Pierre Thibault, l’architecte de Rimouski Marie-Hélène Nollet et les ingénieurs de Tetratech.

« L’appui financier de Développement économique Canada va nous permettre de bonifier l’expérience des visiteurs en leur ouvrant notre arrière-cour, nos ateliers et nos espaces de création. Grâce à la créativité et au génie des architectes de l’Atelier Pierre Thibault et à l’amour pour le bois de l’architecte Marie-Hélène Nollet, on aura des espaces ludiques et élégants. » mentionne Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis. 

Ces installations feront des Jardins de Métis un lieu de résidence créative permettant à de jeunes innovateurs de développer leurs visions et leurs compétences dans un cadre enchanteur, et ce, durant les quatre saisons.

« Ces divers projets reflètent bien la pluralité programmatique et identitaire des Jardins : les volets historiques, contemporains, techniques, touristiques et naturels sont en ce sens indissociables et guident la vision holistique derrière chaque projet d’architecture. »
– Pierre Thibault, M.Arch. et fondateur de l’Atelier Pierre Thibault

En savoir plus sur ce projet. 

NOCES DE PORCELAINE

La relation professionnelle, et maintenant amicale, de Pierre et Alexander, directeur des Jardins de Métis et du Festival international de jardins, date depuis plus de 20 ans et à été fondée sur le désir d’innover, de questionner et de transformer les espaces, les lieux qui nous habitent et où l’on demeure. 

« On a eu le plaisir de travailler ensemble sur plusieurs projets, mais aussi sur la philosophie du Festival international de jardins. »

Tout ça avec une équipe qui évolue à la fois aux Jardins de Métis qu’à l’Atelier Pierre Thibault; des lègues importants, des acteurs ancrés et importants, mais aussi de nouveaux visages, de nouvelles idées. 

Alexander Reford est animé depuis plus de 20 ans par ce même désir d’innover, de découvrir, de déceler les enjeux de demain et de connecter de nouveaux talents pour les résoudre. C’est ce mariage unique qui nourrit autant les équipes de collaborateurs que les visiteurs. 

« Un geste architectural peut transformer un espace et les gens de manière assez marquante. » – Alexander Reford

De son côté, Pierre fait découvrir des zones inexplorées et encore inexploitées de la possibilité qu’offre notre territoire. Il a relevé une fois de plus ce défi cette année avec la conception d’une véranda pour accueillir des artistes pour des performances multidisciplinaires. Après de longs mois de confinement, ce fût plus qu’apprécié autant par la communauté artistique que par le public. 

On peut dire qu’Alexander et Pierre ont réussi haut la main leur noces de porcelaine! 

CONCLUSION

Pour faire un lien avec la musique qui a une place de choix dans la programmation des Jardins de Métis, on peut dire qu’Alexander joue le rôle du chef d’orchestre et que Pierre est un musicien hors pair. 

La magie continue d’opérer et on peut dire que la liste des réalisations est loin d’être terminée, ce ne sont pas les idées et les projets qui manquent pour Alexander et Pierre qui souhaitent partager leur philosophie et voir leur vision prendre forme ailleurs au Canada et à l’international. 

« C’est un honneur et un défi d’imaginer le futur d’un lieu déjà si fort et symbolique. Riches de leur passé, les Jardins de Métis sont un joyau unique qu’il faut développer avec soin pour les bonifier sans en altérer l’essence. Tout réside dans la recherche du geste juste, de l’équilibre. » 

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L’Atelier Pierre Thibault place en interaction constante l’homme et le territoire à habiter, naturel ou urbain, au moyen du projet d’architecture.

Construire est l’un des actes les plus importants que peut poser une société parce qu’il marque une empreinte définitive sur le territoire, modifiant le rapport que nous entretenons avec lui, notre façon de le percevoir, de l’appréhender et de l’habiter.

L’Atelier Pierre Thibault, depuis sa fondation en 1988, est le résultat d’une réflexion qui place en interaction constante l’être humain et le territoire à habiter, qu’il soit naturel ou urbain, au moyen du projet d’architecture. Pierre Thibault introduit dans le processus de conception le pouvoir exceptionnel de la transformation des saisons au Québec. Cette approche nous guide vers la création de projets uniques, respectueux de l’environnement et inscrits avec délicatesse dans les paysages avec lesquels ils font corps, conçus à chaque fois sur mesure pour faire écho à ces paysages. Ces lieux créés favorisent donc le dialogue avec leur environnement au fil du temps.

Nancy Guignard

Nancy Guignard

Photographe et rédactrice indépendante, Nanc' use de sa sensibilité pour raconter des histoires en mots et en images.