Le Carnet de JC Lemay

Pour les habitants de Rimouski et les environs, JC Lemay est un nom que beaucoup connaissent. Jean-Christophe Girard-Lemay, de son nom complet, est photographe. Tous reconnaissent son style de photo, ayant le monde animal comme principal sujet, et ses compositions d’images qui semblent raconter des histoires.

Jean-Christophe Girard-Lemay, par Charlotte Garneau

JC a tout d’abord étudié en sciences de la nature au Cégep. En même temps, à partir de 18 ans, il passait ses étés en Caroline du Nord et en Virginie en tant que sauveteur. Armé d’une GoPro, il prenait les vagues en photo, par simple admiration devant la beauté de la chose. Anodines, mais magiques, c’est depuis les vagues de la côte est américaine que l’imaginaire de JC s’est formé. Avoir cet appareil point-and-shoot lui permettait aussi de garder des souvenirs de ses amis en surf. Son affection pour l’eau s’est traduite lorsqu’il a entamé son baccalauréat en biologie à l’UQAR, avec une concentration en science marine. Cependant, en vivant à Rimouski, le monde aquatique n’est pas accessible à l’année – la glace du Saint-Laurent qui lui bloque le chemin a fait en sorte qu’il s’est retourné vers les animaux terrestres comme principaux sujets.

Qu’est-ce qui a permis à JC de poursuivre la conquête des images ?

JC et le parc de la rivière Mitis

Un an et demi après son bac, il passait une entrevue auprès d’Alexander Reford pour être à la direction du parc de la rivière Mitis, qui devint, selon lui, quatre années charnières de sa vie et de sa future carrière de photographe.

C’est très honnête ce que je vais dire. Le parc a été un point de lancement de mes photos, dans le sens où je baignais dans un environnement naturel cinquante heures par semaine – parce que j’en faisais plus que quarante, j’étais toujours rendu là-bas – et il y avait de tout : l’espace maritime, la rivière, la forêt mixte… Tu avais tous les environnements, puis cela m’a permis de développer mes compétences en photo durant mes pauses de dîner, ou encore au début et à la fin de mes journées de travail.

– Jean-Christophe

Jadis, le parc de la rivière Mitis était le territoire qui recouvrait l’embouchure de la rivière, muni d’un pavillon d’accueil sur l’interprétation du milieu naturel. Jean-Christophe, durant les années passées à son poste, aura pu assister à la création du Parc régional de la rivière Mitis, un grand territoire qui traverse la MRC de La Mitis qui rassemble maintenant plusieurs pôles d’intérêt sur la rivière, incluant le territoire appartenant aux Amis des Jardins de Métis1, soit le site des jardins, l’embouchure de la rivière Mitis et son pavillon d’accueil. Le parc de la rivière Mitis est donc devenue une entité plutôt qu’un territoire, la branche Conservation du milieu naturel des Jardins de Métis. Une grande partie du travail de JC était donc de démêler ses interlocuteurs entre le Parc régional de la rivière Mitis et le parc de la rivière Mitis… Dans ce développement de projet sur l’ensemble du territoire, JC – à travers les demandes de subvention, le développement numérique, les projets et, bien sûr, ses photos – a pu fortement augmenter l’achalandage et la reconnaissance de l’endroit qu’il représentait.

Ces années ont été très formatrices pour lui. En plus d’augmenter sa notoriété sur le Web lorsqu’il pouvait durant l’année, l’hiver en télétravail à Rimouski lui permettait d’avoir un peu plus de temps libre pour les mandats de photographie. Le poste de coordonnateur avait pu lui donner l’expérience parfaite de gestion d’entreprise et de marketing web, jusqu’à septembre 2019, le moment où il n’avait plus le choix de faire autre chose que d’être photographe à temps plein, grâce à un premier gros mandat en tourisme pour le collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Depuis ce temps, il enchaîne les mandats, en plus de partir à l’aventure presque chaque mois pour pouvoir tenter de capturer les images qu’il compose dans sa tête lorsqu’il est chez lui. Il est possible de suivre les chemins qu’il emprunte en le suivant sur Instagram ou sur Facebook, en plus de pouvoir acheter ses images sur sa boutique en ligne.

1: Les Amis des Jardins de Métis est la fondation visant à préserver et mettre en valeur le patrimoine d’Elsie Reford.